Accéder au contenu principal

Ce mois-ci, nous vous proposons de lire un extrait du livre Les mystères de la mort et de la réincarnation, publié par la Diffusion Rosicrucienne. Écrit par Philippe DESCHAMPS, ce livre particulièrement complet est le fruit des recherches effectuées dans le cadre de l’Université Rose-Croix Internationale. Il est le synthèse non seulement culturelle et sociologique, mais aussi philosophique et spirituelle de toutes les réflexions sur la mort et ses mystères.

La mort constitue, sur le plan individuel comme sur le plan social, l’un des événements majeurs de l’existence. Ce livre, particulièrement complet, est le fruit des recherches effectuées dans le cadre de l’Université Rose-Croix Internationale. L’auteur, Monsieur Philippe Deschamps, nous donne une synthèse non seulement culturelle et sociologique, mais aussi philosophique et spirituelle de toutes les réflexions sur la mort et ses mystères.

LE DEUIL

«  Il est parti pour toujours, je ne pourrai plus communiquer ou rire avec lui comme avant… Elle ne peut plus me sécuriser ou combler en moi une insatisfaction. Sa présence n’est plus, c’est comme si un monde s’écroulait… Je cherche ma respiration, il laisse comme un grand vide en moi, le vide de l’amour inassouvi. Il pourrait être l’ami, le parent, l’épouse ou l’époux, l’enfant. Quel qu’il (ou elle) soit, la complicité, le lien affectif, conscient ou non, semble rompu par ce départ. Il va me falloir m’habituer à la nouvelle situation, reconstruire un monde sans sa présence apparente, alors qu’il composait une bonne partie de mon propre monde intérieur. »

Cette période de désarroi, d’accoutumance et de réadaptation à la vie qui doit continuer malgré tout, on l’appelle le deuil, de doel qui signifie douleur ou affliction.. À son sujet, les peuples de la terre se sont exprimés dans des formes en apparence très diverses, voire radicalement différentes.

Mais tout d’abord, dans un ouvrage qui se rattache résolument à la spiritualité, il convient de préciser une chose fondamentale. Si nous considérons l’être humain selon sa double nature, extérieure et intérieure, on s’aperçoit que le deuil reste l’affaire de la première uniquement. Qui ressent un manque lié à la séparation ? Qui ne peut plus communiquer ? Qui enfin demeure lui-même sujet à la mort et à la transformation ? L’être extérieur, physique, matériel bien sûr ! Limité aux perceptions des cinq sens, il ne peut concevoir d’autres formes d’existence. Privé de direction de la dimension spirituelle, la mort représente pour lui un écroulement irrémédiable, une catastrophe cosmique. La disparition de l’autre ne manifeste pas seulement la fin d’une relation affective, elle symbolise pour lui son propre départ de la terre. Faut-il s’étonner alors de certaines manifestation hystériques ? C’est le refus qui engendre la souffrance, l’opposition crispée d’un moi extérieur livré seulement à lui-même.

L’être intérieur, quant à lui, ne craint pas la mort. Évoluant perpétuellement au cœur de la lumière éternelle, il reste à jamais en contact avec l’Ultime Réalité. Pas d’absence de communication pour celui qui demeure à chaque instant en relation avec toutes les créatures visibles et invisibles. Pas de manque affectif dans un domaine où l’Amour Divin englobe et dépasse tout l’amour des créatures. En bref, le problème du deuil s’applique plus au domaine de l’être intérieur. De ce qui précède, il découle que l’initié saura s’élever au-dessus de la souffrance du deuil, même s’il reste attaché et relativement soumis au processus psychologique de l’être physique.

Dans une formulation totalement différente, mais dont les conclusions convergent, le professeur Sigmund Freud a montré que l’inconscient méconnait la mort. Lors des rêves, en effet, il fera apparaître à la personne en deuil le défunt rajeuni en habits de fête, comme pour dire: « Vois-le, il est bien vivant, jeune et enjoué. Pour moi, l’inconscient, la mort n’existe pas , les défunts gardent leur éternité en moi. » Un homme parle ainsi de la période qui a succédé à la mort de son père: « Les années qui ont suivi sa mort, j’ai beaucoup rêvé de mon père. Il ressortait de sa tombe dans ses habits habituels, il arrivait et j’étais très heureux de le revoir. Il disait: « Ah, on a eu peur! » et je lui brossait la terre qu’il avait gardée sur les épaules. » Si nous rapprochons ces informations des déclarations de C.G. Jung, l’autre grand psychanalyste qui expliquait que l’inconscient est le royaume des morts, alors nous pouvons devenir certains que l’être intérieur ne conçoit que l’éternité.

LE DEUIL DE L’ÊTRE PHYSIQUE

Si on ne peut pas vraiment parler de deuil en ce qui concerne la dimension spirituelle de l’être humain, ce chapitre ne possède par conséquent aucune raison d’être. A moins qu’il ne reste nécessaire (voire vital dans certains cas) de comprendre le processus du deuil que doit vivre l’homme physique.

Nous possédons aujourd’hui un certain nombre de connaissances en matière de psychologie qui donnent à penser que le deuil constitue un processus nécessaire à l’équilibre d’un personne, lorsque celle-ci subit une perte. La sagesse populaire n’utilise-t-elle pas les termes « faire son deuil de quelques choses » lorsqu’un espoir de voyage ou de fête a été entretenu, puis déçu ? Cela suggérerait que le deuil consiste à admettre de se séparer de l’objet de ses désirs.

Lorsqu’un personne subit un accident dont les suites aboutissent à une amputation d’un bras ou d’une jambe, l’expérience prouve que cette personne fait l’objet d’une période de dépression pendant les jours ou les mois qui suivent cette amputation. Les médecins parlent du nécessaire travail que suppose le deuil de ce membre. Il va falloir pour la victime apprendre à vivre sans ce membre et reconstruire une existence adaptée à cette absence.

 

 

(…) Fin de l'extrait